Innovation en oncologie dans l'industrie pharmaceutique suisse

À l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer, la nouvelle étude «New Frontiers in Oncology» de l'Office européen des brevets (OEB) met en évidence des différences significatives dans la dynamique d'innovation entre les pays leaders dans le développement de nouvelles technologies diagnostiques et thérapeutiques contre le cancer. La Suisse, connue pour l'excellence de sa recherche pharmaceutique, est dans une position unique pour tirer profit de ces tendances, mais elle doit aussi relever certains défis.

La Suisse : un pôle d'innovation fort avec des opportunités de croissance

Selon l'étude de l'OEB, la Suisse est l'un des pays d'Europe les plus actifs dans le domaine de l'innovation oncologique. Le nombre de start-ups liées au cancer en Suisse est considérable, avec 151 entreprises. Ces entreprises bénéficient d'un environnement dynamique composé d'instituts de recherche, d'universités et d'une industrie pharmaceutique forte, qui ont créé un écosystème propice à l'innovation.

Cependant, la Suisse est confrontée à des problèmes similaires à ceux de nombreux autres pays européens : si les start-ups européennes réussissent souvent bien dans les premières phases de croissance, rares sont celles qui parviennent à atteindre les phases de développement ultérieures. Cela vaut également pour la Suisse. Une différence majeure par rapport aux États-Unis réside dans le fait que les start-ups suisses et européennes ont des portefeuilles de brevets plus petits, ce qui peut entraîner une baisse des investissements et des opportunités de croissance.

Nécessité d'agir en matière de stratégie de brevet, de financement et de coopération

L'étude souligne que l'Europe, et donc la Suisse, perd de sa compétitivité au niveau mondial. Ces dernières années, les États-Unis et la Chine ont fortement rattrapé leur retard et ont augmenté de manière disproportionnée leurs demandes de brevets dans des domaines technologiques à forte croissance tels que les thérapies cellulaires et la génomique. En Suisse, il est donc nécessaire d'agir au niveau politique pour assurer la pérennité de la place de l'innovation :

1. Promotion des stratégies de brevet : selon l'étude, le lien entre les demandes de brevet et le financement est clair. Un soutien accru aux start-ups suisses dans l'utilisation stratégique des brevets pourrait améliorer l'accès au capital.
2. Accès au financement : la Suisse devrait créer des incitations à l'investissement afin de combler le fossé entre les phases de croissance précoce et tardive, permettant ainsi à davantage d'entreprises d'accéder au leadership du marché.
3. Recherche et innovation : les organismes de recherche publics, les universités et les hôpitaux jouent un rôle central dans la recherche sur le cancer en Suisse. Des conditions-cadres qui favorisent leur collaboration avec l'industrie pourraient accélérer l'innovation et faciliter l'entrée sur le marché.

En mettant clairement l'accent sur l'innovation et en adoptant une stratégie politique coordonnée, la Suisse peut continuer à renforcer son rôle de leader mondial dans le domaine des technologies oncologiques. Des mesures coordonnées et des conditions-cadres appropriées peuvent garantir que les approches innovantes ne soient pas seulement développées, mais aussi commercialisées avec succès. L'industrie pharmaceutique, les start-ups et les décideurs politiques doivent agir ensemble pour développer en Suisse les prochaines solutions révolutionnaires dans la lutte contre le cancer.